Traverser aux États-Unis par voie terrestre est normalement assez simple, mais avec toutes les restrictions qui s’imposent en ce temps de pandémie, la tâche requière un peu de logistique. Certains diront que nous aurions dû rester au pays ou même encore retourner à domicile, mais le froid hivernal qui s’installe rapidement et notre statut de SDF (sans domicile fixe) ont grandement influencé notre décision quant à notre allée aux États-Unis. Malgré la fermeture de la frontière terrestre canado-américaine aux voyages non essentiels, il est tout de même possible de se rendre chez nos voisins américains par voie aérienne. Nous n’avons pas encore trouvé la logique dans tout ça, mais au final on s’en moque puisque nous avons réussi à faire traverser Octobus. La préparation ainsi que la traversée aux États-Unis ont été agrémentées par l’accompagnement de nos nouveaux amis manitobains, Wayne, Gysèle et leur chien Max, qui eux aussi ont décidé de mettre le cap vers le sud.

Dans un premier temps, nous avons dû trouver une compagnie de transport autorisée à traverser la frontière américaine pour le transfert de l’Octobus. Cette compagnie s’est également chargée de nous faire compléter les documents nécessaires pour pouvoir passer les douanes américaines et exige notre arrivée aux États-Unis avant d’effectuer le transfert de notre Skoolie. Pour un coût de 650$ canadien, Octobus sera transporté de Langley en Colombie-Britannique à Blaine dans l’état de Washington.

Le 24 novembre au matin, nous prenons soin d’aller reconduire Octobus ainsi que le motorisé de nos amis manitobains à la compagnie de transport pour finalement nous diriger vers l’aéroport de Vancouver, direction Seattle. Nous avons volé à bord d’Air Canada, puisque c’était la seule compagnie aérienne qui n’avait pas d’embargo sur le transport des animaux en ce temps de COVID-19. Il n’était pas question de laisser Minou Percé derrière nous. Une fois arrivée à Seattle, nous avons fait la location d’une voiture afin de trouver un hôtel pet friendly pour la nuit. À noter que la majorité des hôtels acceptant les animaux de compagnie refusent les chats. Minou Percé s’étant fait rejeté à trois reprises, nous avons tout simplement décidé de le faire passer pour un chien! Le lendemain vers 16h00 Octobus arrive enfin  aux États-Unis , et ce, après un délai de trois heures. Avec un aussi long temps d’attente, nous étions convaincus que quelque chose ne tournait pas rond. Pourtant, nous avions bel et bien pris soin de retirer du bus toutes substances illicites…ici nous parlons des viandes, des fruits, des légumes et des alcools!

Enfin, c’était une procédure stressante que de laisser sa maison roulante entre les mains d’un conducteur inconnu et de le laisser traverser les frontières. Cette traversée nous aura coûté tout près de deux mille dollars canadiens incluant le transport du véhicule, les trois billets d’avion ( Monsieur Percé ne vole pas gratuitement malheureusement !), la location de voiture, la chambre d’hôtel et quelques repas. Après tout, c’était le prix à payer pour pouvoir passer l’hiver au chaud ! Encore une fois, merci à Wayne et Gysèle de nous avoir accompagnés dans cette folle aventure.