Quatre mois « full time »

En résumé

      Faits intéressants

Jour # : 127

Km parcourus : 13855

Provinces/états : 13

Skoolie aperçus : 25

$ en camping : 275.35

Rencontres significatives : 9

Voilà maintenant 4 mois que nous sommes montés à bord de l’Octobus pour laisser derrière nous notre petit train de vie traditionnel. Nous avons parcouru près de 15 000 kilomètres, mis les pieds dans six provinces canadiennes et sept états américains, bâti et partagé des histoires avec plusieurs nomades, géré de petits pépins d’ordre mécaniques et encore plus. Nous avons apporté l’indispensable et avons fait une croix sur le superflu. Avec un toit roulant pour se loger et se déplacer, Minou Percé, un emploi à distance, notre équipement de plongée sous-marine, quelques gadgets et passe-temps préférés sans oublier notre débrouillardise, nous avons tout pour être heureux. En vivant sur la route, nous avons la chance de pouvoir changer de cours arrière aussi souvent que désiré, et ce, sans même penser à devoir tondre le gazon ou à pelleter son balcon! L’opportunité de pouvoir voyager avec sa maison et de se sentir chez soi, peu importe l’endroit où tu pèses sur le break à bras, est indescriptible.

 

On entend souvent dire par les branches de notre entourage que nous sommes des marginaux puisque nous n’avons jamais adhéré à une petite vie rangée et que nous avons franchi le cap de la trentaine. Mais de quoi vivent-ils? Vont-ils s’établir un jour? Auront-ils des enfants? Arrivent-ils à planifier leur retraite? Etc., etc. Nous n’en sommes pas à notre première expérience de nomadisme… En fait, c’est depuis le jour où nous nous sommes rencontrés que nous suivons nos pulsions et que nous allons où bon nous semble. Tout a toujours bien fonctionné ainsi et n’avons jamais manqué de rien…au contraire. Vivre sur la route nous pousse constamment à laisser aller la notion de permanence. En conséquence, nous vivons nos expériences à cent milles à l’heure et savourons le moment présent. Tout devient temporaire, qu’il s’agisse de ton emplacement pour la nuit, de l’endroit où tu te réapprovisionnes en eau, des rencontres amicales, de l’épicerie, de la pharmacie ou de la buanderie du coin. À cet effet, la vie de Skoolie semble un peu plus complexe, mais beaucoup plus enrichissante. La beauté de ce mode de vie rime avec liberté. On a tendance à voir nos choix comme définitifs et c’est faux. Et si nous avions envie de retourner dans cet endroit perdu du désert ou de retourner faire du paddle board sur la rivière Colorado? C’est facilement faisable. Il en est de même avec les gens que nous rencontrons sur la route et avec qui nous avons tissé des liens d’amitié. Nous profitons de leur présence lorsque l’occasion se présente, car du jour au lendemain, nous emprunterons la voie de droite et eux celle de gauche…mais il est toujours possible de faire en sorte qu’on prenne le même tournant ultérieurement! Avec les réseaux sociaux d’aujourd’hui, il est très facile d’entrer en communication avec nos proches et nos amis. D’un tout autre point de vue, vivre dans un aussi petit espace de vie nous pousse davantage à respecter et à protéger notre couple. Chacun a droit à son moment de solitude et celui-ci se doit d’être respecté afin de maintenir une relation harmonieuse. Bien entendu, nous avons comme tout le monde des petits différents, mais vivre dans un autobus nous pousse à régler nos malentendus plus rapidement même si ce n’est pas toujours évident. Et non, personne n’a encore dormi sur le divan…quoi que ça l’a failli passer proche! Voilà en résumé ce que nos quatre mois sur les routes de l’Amérique nous ont appris jusqu’à présent.

 

En bref, nous remercions quotidiennement la vie de nous avoir donné le courage de quitter notre zone de confort pour nous lancer dans une toute nouvelle aventure, celle de la Skoolie life. Chaque jour est unique et l’itinéraire prévu est rarement celui emprunté. Nos envies du moment constituent notre meilleure carte routière. Nous avons la vie devant nous pour rectifier le tir au besoin. Le vrai danger est de ne pas réaliser ses rêves et de vivre dans le regret. Après tout, c’est lorsque nous sommes jeunes, énergiques, audacieux et en santé qu’il faut se lancer à l’aventure. N’est-ce pas?